Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

le monde de Vakou

23 mai 2008

BORIS KARLOFF

    Malgré son nom à consonance slave, Boris Karloff est anglais, avec des origines indiennes, en provenance de sa mère. Son vrai nom est William Henry Pratt, et il est né le 23 novembre 1887 (et oui, quand même), au sud de Londres. Elevé avec ses neuf frères et soeurs, il connut une enfance aisée. Intégré à l'université de Londres, il était appelé à s'impliquer dans le milieu politique, et plus précisément dans la diplomatie. Cependant il prit le contre-pied de ce à quoi on s'attendait, et il émigra au Canada, dans l'Ontario, pour devenir fermier. C'est à ce moment-là qu'il commença à prendre des cours de comédie, pour devenir acteur. Et c'est également là qu'il adopta le nom de Boris Karloff.
    Sa première apparition dans un film est datée de 1916, lors d'un certain The Dumb Girl of Portici (muet bien entendu), un drame adapté d'un opéra parisien. En 1919, alors établi à Los Angeles, Karloff commença un peu à s'ennuyer, et il envisage de se consacrer au théâtre. Mais c'est alors qu'Universal vint lui proposer un contrat en temps qu'extra. Il commença avec His Majesty, The American suivi en 1920 de Deadlier Sex, une comédie dramatique, où son rôle fut un peu plus important. Mais tout au long des 20's, Karloff ne parvint pas à s'imposer, ni en tête d'affiche, ni dans un genre précis. Souvent employé dans des rôles d'étrangers du fait de sa peau assez sombre, l'acteur demeura dans l'anonymat.
    En 1929, pour Unholy Night, il participa à son premier film parlant. Il fallut attendre 1931 pour voir enfin Karloff prendre de l'ampleur. Tout d'abord dans The Criminal Code, un polar signé Howard Hawks, qui lui permit de se faire un nom, bien qu'il n'y tint pas le haut de l'affiche. Mais surtout, 1931 est l'année où Universal mit en route le projet Frankenstein. Bela Lugosi, contacté pour le rôle, déclina l'offre au profit d'un projet consacré à Quasimodo qui finalement ne vit jamais le jour. Quoi qu'il en soit, comme chacun sait, James Whale, le réalisateur, embaucha Karloff pour le remplacer.
A l'aide des effets de maquillage signés Jack P. Pierce, Karloff trouva là le rôle de sa vie (bien qu'il ne fut pas directement mentionné au générique, où le rôle de la créature fut déclaré joué par "Le Monstre"), et la Universal trouva là le fleuron de sa pourtant fort glorieuse période du fantastique des 30's. Depuis 1931, aucune adaptation de Frankenstein ne fut capable d'égaler le romantisme, la beauté et la profondeur de celle de Whale. Pas même celles de la Hammer.
    L'interprétation de Karloff, basée sur son physique hors-norme de monstre torturé, reste encore un modèle éclipsant toutes les autres prestations (ne serait-ce qu'au niveau de la présence physique), auxquelles se sont pourtant livrés des acteurs tels que Christopher Lee ou Robert De Niro. Suite à ce succès phénoménal, Universal allait faire signer à Karloff un contrat de sept ans, contrat qui ne débuta qu'après que l'acteur eut satisfait ses obligations antérieures, incluant le Scarface d'Howard Hawks.
L'année 1932 commença aussi fort que la précédente pour Karloff, avec la tête d'affiche du Old Dark House de James Whale, suivi du Masque de Fu Manchu (pour la MGM), puis enfin un retour dans les monstres classiques de la Universal, avec l'interprétation de la momie, dans le sobrement intitulé The Mummy, le classique de Karl Freund. Encore une fois, Karloff montra ses talents d'acteur, toujours dans un rôle de créature démoniaque (ne possédant cependant pas la portée romantique du monstre de Frankenstein, cela dit). Encore un succès.
    Karloff demanda alors à Universal une réévaluation de son salaire, qui fut refusée. En conséquence, il partit se ressourcer en Angleterre, chez lui, où il en profita pour tourner The Ghoul. En 1934, il participa à la Patrouille perdue, de John Ford. Réconcilié avec Universal, il participa toujours en 1934 au Chat Noir, adapté d'Edgar Poe, qui fut sa première collaboration avec l'autre star horrifique de l'époque, Bela Lugosi.
Les deux furent désormais souvent associés (dans environ dix films, dont The Raven, en 1935, une autre adaptation de Poe), et font un peu figure de précurseurs du duo Peter Cushing / Christopher Lee, à ceci près qu'aucun des deux n'est définitivement marqué "gentil" ou "méchant".
Toujours en 1935, Karloff livra encore une prestation époustouflante dans ce chef d'oeuvre qu'est Bride of Frankenstein, la suite du Frankenstein de James Whale de 1931. La fin des 30's virent Karloff continuer à tourner des séries B à la chaîne, sans forcément que ce soit systématiquement des films fantastiques, et sans qu'il n'y ait rien de bien marquant à signaler.
    Notons tout de même en 1939 le troisième volet de Frankenstein, Le Fils de Frankenstein, sans James Whale, mais avec Basil Rathbone et Bela Lugosi au générique. Loin d'égaler les deux premiers.
Pendant la guerre, Karloff joua essentiellement au théâtre, pour Arsenic et Vieilles dentelles (sa prestation marquera d'ailleurs la future adaptation cinéma, signée Frank Capra, dans laquelle Karloff ne joue pas mais où il est souvent explicitement mentionné).
    Son plein retour à Hollywood s'accompagna d'un nouveau Frankenstein, House of Frankenstein (1944, Erle C. Kenton), dans lequel l'acteur ne joue cependant pas la créature, bien que celle-ci soit présente, mais un savant fou. Il s'agit en fait d'un crossover mettant en scène Dracula (John Carradine), le loup-garou Larry Talbot (Lon Chaney Jr.) et donc la créature de Frankenstein (Glenn Strange). Pas trop mal.
Les films qui suivirent dans sa filmographie sont essentiellement des séries B sans grande envergure, soutenues par le talent de Karloff. Signalons quand même Le récupérateur de cadavres (1945, Robert Wise), Bedlam (1946, Mark Robson), Unconquered (1947, Cecil B. DeMille), Abbott and Costello meet the Killer (1949, Charles Barton)... A la fin des 40's et au début des 50's, Karloff se partagea entre Broadway, les séries B cinématographiques et la télévision, où il anima sa propre émission entre 1956 et 1958.
Dans les 60's, toute sa gloire fut restituée au sein des films gothiques en vogue à cette période-là. Ainsi, il participa aux films de Corman ou de l'American International Pictures (comme The Terror en 1963, Le Corbeau en 1963 aussi, The Comedy of Terrors en 1964, Die Monster Die - d'après Lovecraft - en 1965...), et même un des sketchs de l'excellent Les Trois visages de la peur de Mario Bava (la prolifique année 1963). Il participa à quelques courts-métrages, notamment un mystérieux Son of Frankenstein, où il est crédité avec Bela Lugosi et Basil Rathbone...
    Atteint de problèmes de santé, Karloff réduisit alors le nombre de ses apparitions à l'écran. Ses tournages nécessitèrent notamment un fauteuil roulant. Notons en 1966 sa participation au doublage de How the Grinch stole Christmas, un classique de la télévision, adapté du Dr. Seuss.
En 1968, Karloff apparut dans ce qui fut considéré comme ses adieux, Targets (également appelé Before I die), d'un ancien protégé de Corman, Peter Bogdanovitch. Il y interpréta symboliquement le rôle d'une star de film d'épouvante à la retraite qui décide d'effectuer sa dernière prestation publique...
Boris Karloff mourut des suites de problèmes respiratoires le 2 février 1969, à Midhurst, en Angleterre.

boris_karloff02frankenstein_monster_boris_karloffIIIB2momie_boris_karloffimage

    Acteur au physique impressionnant qui en fait le successeur de Lon Chaney, Karloff est également un véritable morceau d'histoire cinématographique à lui seul. Ayant traversé l'époque du muet jusqu'au modernisme en couleurs du cinéma d'exploitation cormanien, en passant par de nombreuses collaborations avec des réalisateurs majeurs, il peut en outre se vanter d'avoir pu amener une parcelle de l'héritage des films Universal dans la nouvelle génération horrifique d'alors.
Un lien entre plusieurs époques, donc. Mais bien sûr, Boris Karloff est avant tout un grand acteur, et ses prestations dans les deux Frankenstein de James Whale restent ses plus hauts faits d'armes. Il fut cependant capable de s'en libérer, ne rechignant pas à jouer de son image (sa collaboration avec Abbott et Costello) et à se faire passer pour le vieillard grabataire au sein des nouveaux venus de l'horreur (dans The Comedy of Terrors), prouvant ainsi que son talent ne se limitait pas aux rôles de monstres, mais qu'il était autant capable de jouer la comédie.
    Considéré comme un acteur révélé sur le tard (80 films avant Frankenstein, quand même), Boris Karloff est cependant une des personnalités que le genre fantastique a permis de mettre sur le devant de la scène. Un genre auquel il a rendu énormément, n'hésitant pas à endurer des souffrances physiques durant ses tournages (les Frankenstein).
    Bref un modèle d'acteur, une gueule talentueuse, un style particulier, qui encore une fois, et c'est le propre de tout grand acteur, ne pourra être égalé.

Filmographie sélective :


- 1968 : La Cible (Peter Bogdanovitch)
- 1965 : Comment le Grinch a volé Noël ! (Chuck Jones)
- 1963 : The Terror (Roger Corman)
- 1963 : Les Trois visages de la peur (Mario Bava)
- 1962 : Le Corbeau (Roger Corman)
- 1953 : Deux nigauds contre le Docteur Jeckyll (Charles Lamont)
- 1947 : Les conquérants d'un nouveau monde (Cecil B. DeMille)
- 1945 : Le Récupérateur de cadavres (Robert Wise)
- 1940 : Vendredi 13 (Arthur Lubin)
- 1935 : La Fiancée de Frankenstein (James Whale)
- 1934 : La Patrouille perdue (John Ford)
- 1932 : Scarface (Howard Hawks)
- 1932 : La Momie (Karl Freund)
- 1931 : Frankenstein (James Whale)
- 1931 : Dirigible (Frank Capra)
- 1931 : Le Code Criminel (Howard Hawks)

Liens vidéo :

- http://www.youtube.com/watch?v=I1aC9qUGdA8
- http://www.youtube.com/watch?v=Q5VtIv-ZNY4
- http://www.youtube.com/watch?v=lJ3ctYS5Kbc
- http://www.youtube.com/watch?v=0AhTlka1Ubg

Publicité
23 mai 2008

VINCENT PRICE

    Né le 27 mai 1911 à St Louis, Missouri, le jeune Vincent voyagea beaucoup à travers l'Europe avant d'étudier à la glorieuse université de Yale, puis ensuite à Londres, aux Beaux-Arts. En 1935 il fit ses débuts en tant qu'acteur, à Broadway, pour une version de Chicago. Très vite il se fit repérer par Universal qui l'engagea et le fit tourner dans son premier film en 1938 : Service de Luxe, une comédie aujourd'hui oubliée, et qui ne connut même pas le succès à cette époque. Ce fut le début d'une longue carrière cinématographique. Pourtant suite au film, il repartit travailler à Broadway. Il faut dire qu'Universal le cantonnait dans des seconds rôles pour des films sans envergure. En 1940 son contrat prit fin et il signa pour la 20th Century Fox, où il débuta par des films historiques, Brigham Young - Frontiersman, et Hudson's Bay. Sans grand succès non plus. Il retourna à Broadway pour une pièce, Angel Street, qui allait l'éloigner du cinéma pendant trois années.
Il fit son retour en 1943 avec The Song of Bernadette, un drame. Et un succès. Puis il enchaîna par d'autres films, à succès également. Il commença à acquérir une jolie réputation qui lui permirent de décrocher en 1946 le premier rôle principal de sa carrière pour Shock, un thriller horrifique où il incarne un psychiatre psychopathe. La même année, Dragonwyck le vit interpréter un autre rôle de méchant, une étiquette qui ne le quittera plus. En 1947 son contrat pris fin avec la Fox, et il resta en freelance. Jusqu'en 1952 où, lassé du système, il retourna à Broadway.
    Pourtant, il fit son retour dès 1953. Ici commence la grande carrière qu'on connaît. Il obtint le rôle principal du fameux House of Wax de André De Toth. Le remake d'un classique (Mystery of the Wax Museum, 1933, Michael Curtiz). Pourtant, un nouveau genre de films d'horreur était en train de naître et Price devenait une figure de proue du genre. Le film, tourné en 3D, fut un carton. Parallèlement, sur les planches, Price connut un grand succès. Au cinéma, où il enchaînait les films à rythme industriel, ses rôles se diversifièrent, mais le bonhomme garda une attirance particulière pour l'horreur. En 1958, il joua dans deux films reconnus : La Mouche noire (Kurt Neumann) et La Nuit de tous les mystères (William Castle). D'ailleurs à l'orée des 60's, Price allait apparaître uniquement dans des films d'horreur.
Durant les années 60, il devint véritablement un acteur mythique, principalement du fait de ses collaborations régulières pour Roger Corman, avec qui il tourna dans huit adaptations d'Edgar Poe devenues aujourd'hui de grands classiques de l'horreur. Cela commença dès 1960 avec la Chute de la Maison Usher, puis se continua avec entre autres avec La Chambre des Tortures (1961), le Corbeau (1963), Le Masque de la Mort Rouge (1964), La Tombe de Ligeia (1965)... Plus un nombre incroyable de films géniaux qu'il serait trop long à énumérer ici. Price participa aussi à des films comme The Comedy of Terrors (Jacques Tourneur, 1965) ou Dr. Goldfoot and the Bikini Machine (Norman Taurog, 1965), clairement parodiques. Du reste, avec nombre de ses collègues du cinéma d'horreur (Boris Karloff, Peter Lorre...), il n'hésita pas à parodier son image.
Bref la décennie des 60's fut une période dorée pour l'épouvante gothique, période où sévissait aussi la Hammer en Angleterre et Mario Bava en Italie... Des films puisant dans les réservoirs de l'horreur, à qui ils donnèrent un style tantôt macabre et mélancolique tantôt macabre et comique. Mais en tout cas une période qui marqua nombre de personnalités, telles que Tim Burton, par exemple, qui s'en réclame ouvertement. Vincent Price avait définitivement rejoint la caste des acteurs cultes du genre, et avec ses collègues anglais Peter Cushing et Christopher Lee, il dominait le genre.

pricevppic6B0002HODU4 1184773503

    Les années 70 virent l'acteur ralentir un peu ses activités, malgré les deux autres classiques que sont L'Abominable Dr. Phibes (Robert Fuest, 1971) et Le Retour de l'Abominable Dr. Phibes (Robert Fuest, 1972).
Il ne s'arrêta pourtant pas de tourner. Mais rien d'aussi notable que ses prestations des 60's. Pourtant, toujours très ouvert d'esprit, il contribua à amener le cinéma d'horreur dans la musique rock en prêtant son timbre de voix caverneux à l'album Welcome to My Nightmare d'Alice Cooper, en 1975, pour la chanson Black Widow. Il contribua aussi aux tournées de Cooper, avec qui il apparut régulièrement sur scène.
En 1982, il participa aussi à un court-métrage de Disney, réalisé par un de ses fans, alors inconnu : Tim Burton. Le résultat fut Vincent, court-métrage d'animation de cinq minutes, où Price donna sa voix en tant que narrateur. Du reste, durant les 80's, il utilisa plus sa voix que son physique. Il doubla ainsi quelques dessins animés, dont le Scooby-Doo de la Hanna-Barbera.
En 1990, il tourna dans le Edward aux Mains d'Argent de Tim Burton, où il interpréta le rôle du créateur d'Edward, qui mourut avant d'avoir achevé sa création. Ce rôle fut son dernier au cinéma. Price resta ainsi sur un chef-d'oeuvre réalisé par son fan le plus emblématique, qui lui offrit ici un rôle taillé sur mesure... Ce fut son vrai tombé de rideau, sa participation au téléfilm The Heart of Justice (1993) n'étant pas vraiment représentative de sa carrière.
Vincent Price décéda à Los Angeles le 25 octobre 1993, à l'âge de 82 ans, officiellement des suites d'un cancer du poumon. Officieusement, selon son ami Tim Burton, Price se laissa mourir suite au décès de sa femme survenu un an plus tôt... Fin de vie gothique qui n'est pas sans rappeler les films de Corman...

    Vincent Price restera comme l'un des acteurs les plus charismatiques et symboliques du genre. Sa filmographie, impeccable, témoigne de son affection sans bornes pour le genre. Price inspira nombre d'artistes, au cinéma tant qu'en musique. Sa mort, ainsi que celle, un an plus tard, de Peter Cushing, laissa un grand vide, malgré le fait que les deux bonhommes ne se montraient plus devant les caméras. Reste que personne, depuis, n'a été en mesure de pouvoir être comparé à ces génies, entièrement dévoués au genre, et qui surent jouer de leur image tant au cinéma qu'en dehors (Vincent Price, à l'enterrement de Bela Lugosi, demanda ainsi à Peter Lorre s'il pensait qu'il ne serait pas plus sage de planter un pieu dans le coeur du cadavre...).

Filmographie séléctive :

- 1990 : Edward aux Mains d'argent
- 1988 : Flic ou Zombie
- 1980 : Le Club des Monstres
- 1973 : Théâtre de sang
- 1972 : Le Retour de l'Abominable Dr. Phibes
- 1971 : L'Abominable Dr. Phibes
- 1965 : Dr Goldfoot and the Bikini Machine
- 1965 : War-Gods of the Deep
- 1965 : La Tombe de Ligeia
- 1964 : Le Masque de la Mort Rouge
- 1964 : Le Croque-mort s'en mêle
- 1963 : Twice-Told Tales
- 1963 : La Malédiction d'Arkham
- 1963 : Le Corbeau
- 1962 : L'Empire de la Terreur
- 1961 : La Chambre des Tortures
- 1960 : La Chute de la Maison Usher
- 1959 : La Nuit de tous les Mystères
- 1958 : La Mouche Noire
- 1953 : L'Homme au Masque de Cire

Liens vidéo :

- http://www.youtube.com/watch?v=RtXPxo-67jc
- http://www.youtube.com/watch?v=r0OU7t0i3oU
- http://www.youtube.com/watch?v=WDjtgf0Sc2w&feature=related
- http://www.youtube.com/watch?v=yrSo8mLG5Ns&feature=related

23 mai 2008

LON CHANEY

 

Lon Chaney, de son vrai nom Leonidas Frank Chaney, naît le 1er avril 1883 à Colordo Springs, dans le Colorado.

De parents sourds-muets, il est le second d'un fratrie de 4 enfants, il est obligé de s'initier au langage des gestes et de la pantomime pour communiquer avec ses parents.

En 1895, il rejoint son frère à l'Opéra et travaille comme accessoiriste, machiniste et peintre de décors. Dès 1901, il devient acteur de compagnies de théâtre itinérantes.

En 1905, il se marie avec Frances Chaney (1889-1967) jusqu'en avril 1915. Ils eurent un fils : Lon Chaney Jr (1906-1973) qui tentera d'atteindre la gloire de son père. Lui-même aura 2 enfants de son 1er mariage.

Il faudra attendre 1913 pour débuter au cinéma avec le film "The Way Of Fate". Pendant 4 ans, il tournera près de 80 films de courts et moyens métrages aux studios Universal. Acteur comique, bandit, aventurier, escroc ou jeune 1er amoureux, il acquiert une réputation de comédien à la très large palette grâce à un maquillage approprié qui lui permet d'incarner le personnage dont la compagnie a besoin…

Il écrit des scénarios en parallèle. En 1915, il réalise 6 courts métrages. Il est remarqué pour une adaptation de "Maison De Poupée". En 1918, il obtient sa 1ère chance grâce à William Hart qui lui propose un rôle de méchant face à lui dans "Le Vengeur" (1918).

En avri 1915, il se remarie avec Hazel Hastings en novembre 1915 jusqu'à son décès le 26 août 193. Ils n'eurent aucun enfant : LON CHANEY JR.


18830481_w434_h_q80 18846435_w434_h_q80 18880792_w434_h_q80 18846463_w434_h_q80

2ème étape importante dans sa carrière : il est choisi pour interpréter le personnage de “La Grenouille” dans un mélodrame appelé à une gloire retentissante : "Le Miracle" (1919).

Lon personnifie un contorsionniste qui se sert de la crédulité des fidèles pour faire fortune en faisant croire à un miracle qui lui permet de remarcher après avoir simulé la paralysie…

On le remarque dans 2 rôles de pirates : "L’Ile Au Trésor" (1921) et "Twist". Lon Chaney se distingue pour sa composition d’infirme amputé des 2 jambes dans "Satan" (1920), le 1er film qu’il ait tourné pour Samuel Goldwyn.

Une spécialité qui va très vite devenir sa marque de fabrique : il incarne à merveille les êtres défavorisés par la nature, les infirmes, les estropiés, les aveugles avec une prédilection pour le grimage pittoresque. C’est la raison pour laquelle Universal le choisit pour être Quasimodo dans une somptueuse adaptation de "Notre-Dame de Paris" de Victor Hugo.

Irving Thalberg était son agent de production à l’Universal l'engage comme l’acteur à la MGM. En 1925, Lon Chaney joue une dernière fois pour la compagnie Universal avec "Le Fantôme De L’Opéra".

La même année, Chaney rencontre Tod Browning qui deviendra, en plus d'un ami, son réalisateur fétiche. Ensemble, ils tournent "Le Club Des Trois" qui confirme le goût commun des 2 hommes pour la description des êtres en marge… Dès lors, il devient une vedette exclusive de la MGM.

Lon Chaney et Tod Browning s'associent maintenant pour une série de 7 films qui seront considérés comme parmi les plus intéressants et les plus caractéristiques de la carrière des 2 hommes : "L'Oiseau Noir", "La Route De Mandalay", "L'Inconnu", "Londres Après Minuit", "Le Loup De Soie Noire", "A L'Ouest De Zanzibar" et "Loin Vers L'Est".

Lon sera toujours l'homme délaissé par la femme qu'il aime en raison de son infirmité : personnage tordu, difforme, paralysé, borgne, sans bras et torturé moralement par les affres d'un amour impossible.

Mais dans tous ces rôles mélodramatiques, le comédien parvient toujours à rendre son personnage attachant et même parfois déchirant, par sa sincérité et sa puissance.

Mais l'arrivée du parlant menace sa carrière alors au sommet de sa gloire. Après plusieurs mois de réticences et d'hésitations, Lon Chaney accepte enfin de tourner son 1er film sonore (qui sera aussi le seul) : "Le Club Des Trois" (1930).

Il joue le rôle d'un ventriloque qui s'exprime par 5 voix différentes dans le cours du film, confirmant qu'il voulait ajouter à son surnom fameux de l'Homme aux mille visages, celui tout aussi prestigieux de l'Homme aux mille voix.

De nombreux projets lui sont alors soumis. Tod Browning songe à lui pour le personnage de Dracula qu'il prépare mais se sera Bela Lugosi qui reprendra le flambeau. Mais le destin ne devait pas lui permettre de concrétiser ce projet. Peu après la sortie de son 1er film sonore, Lon Chaney tombe malade.

Lon Chaney déède le 26 août 1930 d'un cancer de la gorge qui lui fait perdre l'usage de la parole à Hollywood, en Californie.

Lon Chaney a la capacité dérangeante de tendre son corps, le détendre (ses parents étaient sourds-muets, d’où cette gestuelle impressionnante). Il impose à son image d’acteur, l’image, également, d’une métamorphose. Il est toujours en passe d’être, il devient, se transforme et comme on le sait, le devenir n’est jamais chose apaisante. Certes le maquillage, mais à l’encontre des autres acteurs qui se griment pour être L’Homme qui rit ou Le Bossu, le comédien fétiche de Browning a saisi la grandeur de ce passage constant entre ce qu’il doit incarner et ce qu’il doit être, et qui fait la spécificité des oeuvres de Tod Browning, il se situe dans cet entre-deux. Il n’est donc pas étonnant que Lon Chaney ait, au cours de sa carrière cinématographique, joué bien souvent deux personnages (de L’Oiseau noir à L’Inconnu en passant par Le Club des trois), apposant la dualité comme espace de cet entre-deux.

On ne peut décemment et impunément, ainsi le souffle Tod Browning dans L’Inconnu, L’Oiseau noir, ou Freaks, s’attaquer à la monstruosité sans en payer, "chairement", le prix.

La réalité rejoindra la fiction : Lon Chaney s’éteindra d’un mal incurable provoqué par un maquillage en 1930, un cancer des cordes vocales (selon d’autres sources, il s’agit d’un cancer des poumons, mais la légende est tenace). Ironiquement, Lon Chaney est aussi l’auteur de l’article « Maquillage » dans l’Encyclopédie Britanica.

Et ce prix, ce prix-là, au plus fort, au plus déroutant, aucun cinéaste n’a osé l’infliger à un comédien. Dans la chair, il faut payer et la grandeur de ce cinéma réside en l’appréhension de corps monstrueux qu’il s’agit de dérouter. A l’opposé d’un David Lynch ou d’un David Crononberg, Browning dévie la représentation classique du monstre, nuls effets, nuls oripeaux, nuls trucages. L’acteur doit trouver, au fond de son corps, la marque d’une probable difformité. Le maquillage n’est là que pour soutenir la prouesse monstrueuse, il n’est pas l’instrument qui va faire croire que. Chez Browning, le corps seul est l’instrument de la déviation, et pour parler du handicap, il filme les potentialités de ce même corps.

Mieux qu’un autre, Tod Browning scandalise le monstre. Et ce scandale, dans la première étymologie hébraïque, signifie bien « obstacle » « ce qui fait trébucher ». Le monstre se définit scandale, obstacle. Alonzo appose lui-même ses propres obstacles, il aspire à la monstruosité, il se scandalise et fait trébucher son corps. Les Freaks de 1932 déroutent Cléôpatre, ils sont obstacles à ses ambitions, ils la font trébucher et la trapéziste chute effectivement. Ces Freaks-là aspirent, de plus, à rendre la monstruosité contagieuse. Et à son tour, Tod Browning contamine ses personnages, de Dracula à Paul Lavond dans Les Poupées du diable. Il leur délivre un potentiel monstrueux, leur fait accéder à cet univers où le scandale est manifeste dans les replis d’un corps, toujours corps métamorphosé, corps en changement, en incertitude, quoi qu’on en dise. Et c’est bien l’incertitude qui traverse le corps de Lon Chaney dans les films de Browning, incertitude non pas sur ce qu’il devient, mais sur ce qu’il est devenu, incertitude non pas sur ce qu’il est, mais sur ce qu’il était. A l’encontre des comédiens qui jouent le handicap et pensent le jouer vraiment, certains de leur prouesse, réussissant ou non d’ailleurs à dépasser l’image violente, à l’encontre de ces comédiens-là, « L’homme aux mille visages » a suivi son cinéaste sur le versant autrement plus fantastique de la contamination pour délivrer, grâce à ces incarnations monstrueuses, l’insondable secret Lovcraftien : en chacun de nous, en nous, en notre corps se profile un monstre.

Filmographie :

1944 LE FANTÔME DE LA MOMIE (THE MUMMYÕS GHOST de Reginald Le Borg)

1930 LE CLUB DES TROIS (THE UNHOLY THREE de Jack Conway)

1928 A L'OUEST DE ZANZIBAR (WEST OF ZANZIBAR) de Tod Browning)

1927 LONDRES APRÈS MINUIT (LONDON AFTER MIDNIGHT de Tod Browning)

1927 L'INCONNU (THE UNKNOWN de Tod Browning)

1926 MARINES D'ABORD ! (TELL IT TO THE MARINES de George Hill)

1926 L'OISEAU NOIR (THE BLACK BIRD de Tod Browning)

1926 LA ROUTE DE MANDALAY (THE ROAD TO MANDALAY de Tod Browning)

1925 LE FANTOME DE L'OPERA (THE PHANTOM OF THE OPERA de Edward Sedgwick)

1924 LARMES DE CLOWN (HE WHO GETS SLAPPED de Victor Seastrom (Sjöström))

1923 NOTRE-DAME DE PARIS (THE HUNCHBACK OF NOTRE-DAME - de Wallace Worsley)

1923 LA TERRE A TREMBLÉ (THE SHOCK de Lambert Hillyer)

1920 SATAN (THE PENALTY de Wallace Worsley)


Lien vidéo :

- http://www.youtube.com/watch?v=zhC7fK9ui2g

- http://www.youtube.com/watch?v=Tjoae0aD4XM&feature=related

- http://www.youtube.com/watch?v=PB3IdgzJLWA&feature=related

21 mai 2008

PETITS CREATIONS DE MOI

PETIT MEUBLE D'APPOINT

DSC00226 DSC00243
DSC00252 DSC00267

 BIBLIOTHEQUE

DSC00286 DSC00291  DSC00293

DSC00295 DSC00300 DSC00305


DESSIN POUR L'ANNIV DE DANIEL

DSC00183        DSC00188        DSC00189

DSC00190        DSC00192        DSC00194


16 mai 2008

Le Monde De Vakou

Petite présentation :
- Vakou vient de Vakoulichouk un personnage du film de S. M. Eisenstein "Le Cuirassé Potemkin" (Russie-1925),
un de mes films préféré.
Ici je vais parler un peu de ma vie... et oui un peu de nombrilisme n'a jamais fait de mal.
En plus de mes gouts cinématographies, musicaux, et ubuesques, je vais également vous présenter quelques unes de mes créations de meubles en carton et peut être vous donner quelques petits conseils.
Voili voilou, ici pas de chichi on dit ce qu'on veut sur ce qu'on pense, on donne son avis sur les films qu'on a aimé ou détesté, sur les artistes qui nous font triper ou vomir.
Et puis parlez moi de vous je ferais semblant de m'y interesser.....(j'plaisante, j'vous kiff).

Publicité
Publicité
Archives
le monde de Vakou
le monde de Vakou
Publicité