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le monde de Vakou
23 mai 2008

LON CHANEY

 

Lon Chaney, de son vrai nom Leonidas Frank Chaney, naît le 1er avril 1883 à Colordo Springs, dans le Colorado.

De parents sourds-muets, il est le second d'un fratrie de 4 enfants, il est obligé de s'initier au langage des gestes et de la pantomime pour communiquer avec ses parents.

En 1895, il rejoint son frère à l'Opéra et travaille comme accessoiriste, machiniste et peintre de décors. Dès 1901, il devient acteur de compagnies de théâtre itinérantes.

En 1905, il se marie avec Frances Chaney (1889-1967) jusqu'en avril 1915. Ils eurent un fils : Lon Chaney Jr (1906-1973) qui tentera d'atteindre la gloire de son père. Lui-même aura 2 enfants de son 1er mariage.

Il faudra attendre 1913 pour débuter au cinéma avec le film "The Way Of Fate". Pendant 4 ans, il tournera près de 80 films de courts et moyens métrages aux studios Universal. Acteur comique, bandit, aventurier, escroc ou jeune 1er amoureux, il acquiert une réputation de comédien à la très large palette grâce à un maquillage approprié qui lui permet d'incarner le personnage dont la compagnie a besoin…

Il écrit des scénarios en parallèle. En 1915, il réalise 6 courts métrages. Il est remarqué pour une adaptation de "Maison De Poupée". En 1918, il obtient sa 1ère chance grâce à William Hart qui lui propose un rôle de méchant face à lui dans "Le Vengeur" (1918).

En avri 1915, il se remarie avec Hazel Hastings en novembre 1915 jusqu'à son décès le 26 août 193. Ils n'eurent aucun enfant : LON CHANEY JR.


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2ème étape importante dans sa carrière : il est choisi pour interpréter le personnage de “La Grenouille” dans un mélodrame appelé à une gloire retentissante : "Le Miracle" (1919).

Lon personnifie un contorsionniste qui se sert de la crédulité des fidèles pour faire fortune en faisant croire à un miracle qui lui permet de remarcher après avoir simulé la paralysie…

On le remarque dans 2 rôles de pirates : "L’Ile Au Trésor" (1921) et "Twist". Lon Chaney se distingue pour sa composition d’infirme amputé des 2 jambes dans "Satan" (1920), le 1er film qu’il ait tourné pour Samuel Goldwyn.

Une spécialité qui va très vite devenir sa marque de fabrique : il incarne à merveille les êtres défavorisés par la nature, les infirmes, les estropiés, les aveugles avec une prédilection pour le grimage pittoresque. C’est la raison pour laquelle Universal le choisit pour être Quasimodo dans une somptueuse adaptation de "Notre-Dame de Paris" de Victor Hugo.

Irving Thalberg était son agent de production à l’Universal l'engage comme l’acteur à la MGM. En 1925, Lon Chaney joue une dernière fois pour la compagnie Universal avec "Le Fantôme De L’Opéra".

La même année, Chaney rencontre Tod Browning qui deviendra, en plus d'un ami, son réalisateur fétiche. Ensemble, ils tournent "Le Club Des Trois" qui confirme le goût commun des 2 hommes pour la description des êtres en marge… Dès lors, il devient une vedette exclusive de la MGM.

Lon Chaney et Tod Browning s'associent maintenant pour une série de 7 films qui seront considérés comme parmi les plus intéressants et les plus caractéristiques de la carrière des 2 hommes : "L'Oiseau Noir", "La Route De Mandalay", "L'Inconnu", "Londres Après Minuit", "Le Loup De Soie Noire", "A L'Ouest De Zanzibar" et "Loin Vers L'Est".

Lon sera toujours l'homme délaissé par la femme qu'il aime en raison de son infirmité : personnage tordu, difforme, paralysé, borgne, sans bras et torturé moralement par les affres d'un amour impossible.

Mais dans tous ces rôles mélodramatiques, le comédien parvient toujours à rendre son personnage attachant et même parfois déchirant, par sa sincérité et sa puissance.

Mais l'arrivée du parlant menace sa carrière alors au sommet de sa gloire. Après plusieurs mois de réticences et d'hésitations, Lon Chaney accepte enfin de tourner son 1er film sonore (qui sera aussi le seul) : "Le Club Des Trois" (1930).

Il joue le rôle d'un ventriloque qui s'exprime par 5 voix différentes dans le cours du film, confirmant qu'il voulait ajouter à son surnom fameux de l'Homme aux mille visages, celui tout aussi prestigieux de l'Homme aux mille voix.

De nombreux projets lui sont alors soumis. Tod Browning songe à lui pour le personnage de Dracula qu'il prépare mais se sera Bela Lugosi qui reprendra le flambeau. Mais le destin ne devait pas lui permettre de concrétiser ce projet. Peu après la sortie de son 1er film sonore, Lon Chaney tombe malade.

Lon Chaney déède le 26 août 1930 d'un cancer de la gorge qui lui fait perdre l'usage de la parole à Hollywood, en Californie.

Lon Chaney a la capacité dérangeante de tendre son corps, le détendre (ses parents étaient sourds-muets, d’où cette gestuelle impressionnante). Il impose à son image d’acteur, l’image, également, d’une métamorphose. Il est toujours en passe d’être, il devient, se transforme et comme on le sait, le devenir n’est jamais chose apaisante. Certes le maquillage, mais à l’encontre des autres acteurs qui se griment pour être L’Homme qui rit ou Le Bossu, le comédien fétiche de Browning a saisi la grandeur de ce passage constant entre ce qu’il doit incarner et ce qu’il doit être, et qui fait la spécificité des oeuvres de Tod Browning, il se situe dans cet entre-deux. Il n’est donc pas étonnant que Lon Chaney ait, au cours de sa carrière cinématographique, joué bien souvent deux personnages (de L’Oiseau noir à L’Inconnu en passant par Le Club des trois), apposant la dualité comme espace de cet entre-deux.

On ne peut décemment et impunément, ainsi le souffle Tod Browning dans L’Inconnu, L’Oiseau noir, ou Freaks, s’attaquer à la monstruosité sans en payer, "chairement", le prix.

La réalité rejoindra la fiction : Lon Chaney s’éteindra d’un mal incurable provoqué par un maquillage en 1930, un cancer des cordes vocales (selon d’autres sources, il s’agit d’un cancer des poumons, mais la légende est tenace). Ironiquement, Lon Chaney est aussi l’auteur de l’article « Maquillage » dans l’Encyclopédie Britanica.

Et ce prix, ce prix-là, au plus fort, au plus déroutant, aucun cinéaste n’a osé l’infliger à un comédien. Dans la chair, il faut payer et la grandeur de ce cinéma réside en l’appréhension de corps monstrueux qu’il s’agit de dérouter. A l’opposé d’un David Lynch ou d’un David Crononberg, Browning dévie la représentation classique du monstre, nuls effets, nuls oripeaux, nuls trucages. L’acteur doit trouver, au fond de son corps, la marque d’une probable difformité. Le maquillage n’est là que pour soutenir la prouesse monstrueuse, il n’est pas l’instrument qui va faire croire que. Chez Browning, le corps seul est l’instrument de la déviation, et pour parler du handicap, il filme les potentialités de ce même corps.

Mieux qu’un autre, Tod Browning scandalise le monstre. Et ce scandale, dans la première étymologie hébraïque, signifie bien « obstacle » « ce qui fait trébucher ». Le monstre se définit scandale, obstacle. Alonzo appose lui-même ses propres obstacles, il aspire à la monstruosité, il se scandalise et fait trébucher son corps. Les Freaks de 1932 déroutent Cléôpatre, ils sont obstacles à ses ambitions, ils la font trébucher et la trapéziste chute effectivement. Ces Freaks-là aspirent, de plus, à rendre la monstruosité contagieuse. Et à son tour, Tod Browning contamine ses personnages, de Dracula à Paul Lavond dans Les Poupées du diable. Il leur délivre un potentiel monstrueux, leur fait accéder à cet univers où le scandale est manifeste dans les replis d’un corps, toujours corps métamorphosé, corps en changement, en incertitude, quoi qu’on en dise. Et c’est bien l’incertitude qui traverse le corps de Lon Chaney dans les films de Browning, incertitude non pas sur ce qu’il devient, mais sur ce qu’il est devenu, incertitude non pas sur ce qu’il est, mais sur ce qu’il était. A l’encontre des comédiens qui jouent le handicap et pensent le jouer vraiment, certains de leur prouesse, réussissant ou non d’ailleurs à dépasser l’image violente, à l’encontre de ces comédiens-là, « L’homme aux mille visages » a suivi son cinéaste sur le versant autrement plus fantastique de la contamination pour délivrer, grâce à ces incarnations monstrueuses, l’insondable secret Lovcraftien : en chacun de nous, en nous, en notre corps se profile un monstre.

Filmographie :

1944 LE FANTÔME DE LA MOMIE (THE MUMMYÕS GHOST de Reginald Le Borg)

1930 LE CLUB DES TROIS (THE UNHOLY THREE de Jack Conway)

1928 A L'OUEST DE ZANZIBAR (WEST OF ZANZIBAR) de Tod Browning)

1927 LONDRES APRÈS MINUIT (LONDON AFTER MIDNIGHT de Tod Browning)

1927 L'INCONNU (THE UNKNOWN de Tod Browning)

1926 MARINES D'ABORD ! (TELL IT TO THE MARINES de George Hill)

1926 L'OISEAU NOIR (THE BLACK BIRD de Tod Browning)

1926 LA ROUTE DE MANDALAY (THE ROAD TO MANDALAY de Tod Browning)

1925 LE FANTOME DE L'OPERA (THE PHANTOM OF THE OPERA de Edward Sedgwick)

1924 LARMES DE CLOWN (HE WHO GETS SLAPPED de Victor Seastrom (Sjöström))

1923 NOTRE-DAME DE PARIS (THE HUNCHBACK OF NOTRE-DAME - de Wallace Worsley)

1923 LA TERRE A TREMBLÉ (THE SHOCK de Lambert Hillyer)

1920 SATAN (THE PENALTY de Wallace Worsley)


Lien vidéo :

- http://www.youtube.com/watch?v=zhC7fK9ui2g

- http://www.youtube.com/watch?v=Tjoae0aD4XM&feature=related

- http://www.youtube.com/watch?v=PB3IdgzJLWA&feature=related

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