VINCENT PRICE
Né le 27 mai 1911 à St Louis, Missouri, le jeune Vincent voyagea
beaucoup à travers l'Europe avant d'étudier à la glorieuse université
de Yale, puis ensuite à Londres, aux Beaux-Arts. En 1935 il fit ses
débuts en tant qu'acteur, à Broadway, pour une version de Chicago. Très
vite il se fit repérer par Universal qui l'engagea et le fit tourner
dans son premier film en 1938 : Service de Luxe, une comédie
aujourd'hui oubliée, et qui ne connut même pas le succès à cette
époque. Ce fut le début d'une longue carrière cinématographique.
Pourtant suite au film, il repartit travailler à Broadway. Il faut dire
qu'Universal le cantonnait dans des seconds rôles pour des films sans
envergure. En 1940 son contrat prit fin et il signa pour la 20th
Century Fox, où il débuta par des films historiques, Brigham Young -
Frontiersman, et Hudson's Bay. Sans grand succès non plus. Il retourna
à Broadway pour une pièce, Angel Street, qui allait l'éloigner du
cinéma pendant trois années.
Il fit son retour en 1943 avec The Song of Bernadette, un drame. Et un
succès. Puis il enchaîna par d'autres films, à succès également. Il
commença à acquérir une jolie réputation qui lui permirent de décrocher
en 1946 le premier rôle principal de sa carrière pour Shock, un
thriller horrifique où il incarne un psychiatre psychopathe. La même
année, Dragonwyck le vit interpréter un autre rôle de méchant, une
étiquette qui ne le quittera plus. En 1947 son contrat pris fin avec la
Fox, et il resta en freelance. Jusqu'en 1952 où, lassé du système, il
retourna à Broadway.
Pourtant, il fit son retour dès 1953. Ici commence la grande carrière
qu'on connaît. Il obtint le rôle principal du fameux House of Wax de
André De Toth. Le remake d'un classique (Mystery of the Wax Museum,
1933, Michael Curtiz). Pourtant, un nouveau genre de films d'horreur
était en train de naître et Price devenait une figure de proue du
genre. Le film, tourné en 3D, fut un carton. Parallèlement, sur les
planches, Price connut un grand succès. Au cinéma, où il enchaînait les
films à rythme industriel, ses rôles se diversifièrent, mais le
bonhomme garda une attirance particulière pour l'horreur. En 1958, il
joua dans deux films reconnus : La Mouche noire (Kurt Neumann) et La
Nuit de tous les mystères (William Castle). D'ailleurs à l'orée des
60's, Price allait apparaître uniquement dans des films d'horreur.
Durant les années 60, il devint véritablement un acteur mythique,
principalement du fait de ses collaborations régulières pour Roger
Corman, avec qui il tourna dans huit adaptations d'Edgar Poe devenues
aujourd'hui de grands classiques de l'horreur. Cela commença dès 1960
avec la Chute de la Maison Usher, puis se continua avec entre autres
avec La Chambre des Tortures (1961), le Corbeau (1963), Le Masque de la
Mort Rouge (1964), La Tombe de Ligeia (1965)... Plus un nombre
incroyable de films géniaux qu'il serait trop long à énumérer ici.
Price participa aussi à des films comme The Comedy of Terrors (Jacques
Tourneur, 1965) ou Dr. Goldfoot and the Bikini Machine (Norman Taurog,
1965), clairement parodiques. Du reste, avec nombre de ses collègues du
cinéma d'horreur (Boris Karloff, Peter Lorre...), il n'hésita pas à
parodier son image.
Bref la décennie des 60's fut une période dorée pour l'épouvante
gothique, période où sévissait aussi la Hammer en Angleterre et Mario
Bava en Italie... Des films puisant dans les réservoirs de l'horreur, à
qui ils donnèrent un style tantôt macabre et mélancolique tantôt
macabre et comique. Mais en tout cas une période qui marqua nombre de
personnalités, telles que Tim Burton, par exemple, qui s'en réclame
ouvertement. Vincent Price avait définitivement rejoint la caste des
acteurs cultes du genre, et avec ses collègues anglais Peter Cushing et
Christopher Lee, il dominait le genre.
Les années 70 virent l'acteur ralentir un peu ses activités, malgré les
deux autres classiques que sont L'Abominable Dr. Phibes (Robert Fuest,
1971) et Le Retour de l'Abominable Dr. Phibes (Robert Fuest, 1972).
Il ne s'arrêta pourtant pas de tourner. Mais rien d'aussi notable que
ses prestations des 60's. Pourtant, toujours très ouvert d'esprit, il
contribua à amener le cinéma d'horreur dans la musique rock en prêtant
son timbre de voix caverneux à l'album Welcome to My Nightmare d'Alice
Cooper, en 1975, pour la chanson Black Widow. Il contribua aussi aux
tournées de Cooper, avec qui il apparut régulièrement sur scène.
En 1982, il participa aussi à un court-métrage de Disney, réalisé par
un de ses fans, alors inconnu : Tim Burton. Le résultat fut Vincent,
court-métrage d'animation de cinq minutes, où Price donna sa voix en
tant que narrateur. Du reste, durant les 80's, il utilisa plus sa voix
que son physique. Il doubla ainsi quelques dessins animés, dont le
Scooby-Doo de la Hanna-Barbera.
En 1990, il tourna dans le Edward aux Mains d'Argent de Tim Burton, où
il interpréta le rôle du créateur d'Edward, qui mourut avant d'avoir
achevé sa création. Ce rôle fut son dernier au cinéma. Price resta
ainsi sur un chef-d'oeuvre réalisé par son fan le plus emblématique,
qui lui offrit ici un rôle taillé sur mesure... Ce fut son vrai tombé
de rideau, sa participation au téléfilm The Heart of Justice (1993)
n'étant pas vraiment représentative de sa carrière.
Vincent Price décéda à Los Angeles le 25 octobre 1993, à l'âge de 82
ans, officiellement des suites d'un cancer du poumon. Officieusement,
selon son ami Tim Burton, Price se laissa mourir suite au décès de sa
femme survenu un an plus tôt... Fin de vie gothique qui n'est pas sans
rappeler les films de Corman...
Vincent Price restera comme l'un des acteurs les plus charismatiques et
symboliques du genre. Sa filmographie, impeccable, témoigne de son
affection sans bornes pour le genre. Price inspira nombre d'artistes,
au cinéma tant qu'en musique. Sa mort, ainsi que celle, un an plus
tard, de Peter Cushing, laissa un grand vide, malgré le fait que les
deux bonhommes ne se montraient plus devant les caméras. Reste que
personne, depuis, n'a été en mesure de pouvoir être comparé à ces
génies, entièrement dévoués au genre, et qui surent jouer de leur image
tant au cinéma qu'en dehors (Vincent Price, à l'enterrement de Bela
Lugosi, demanda ainsi à Peter Lorre s'il pensait qu'il ne serait pas
plus sage de planter un pieu dans le coeur du cadavre...).
Filmographie séléctive :
- 1990 : Edward aux Mains d'argent
- 1988 : Flic ou Zombie
- 1980 : Le Club des Monstres
- 1973 : Théâtre de sang
- 1972 : Le Retour de l'Abominable Dr. Phibes
- 1971 : L'Abominable Dr. Phibes
- 1965 : Dr Goldfoot and the Bikini Machine
- 1965 : War-Gods of the Deep
- 1965 : La Tombe de Ligeia
- 1964 : Le Masque de la Mort Rouge
- 1964 : Le Croque-mort s'en mêle
- 1963 : Twice-Told Tales
- 1963 : La Malédiction d'Arkham
- 1963 : Le Corbeau
- 1962 : L'Empire de la Terreur
- 1961 : La Chambre des Tortures
- 1960 : La Chute de la Maison Usher
- 1959 : La Nuit de tous les Mystères
- 1958 : La Mouche Noire
- 1953 : L'Homme au Masque de Cire
Liens vidéo :
- http://www.youtube.com/watch?v=RtXPxo-67jc
- http://www.youtube.com/watch?v=r0OU7t0i3oU
- http://www.youtube.com/watch?v=WDjtgf0Sc2w&feature=related
- http://www.youtube.com/watch?v=yrSo8mLG5Ns&feature=related